Le Boxeur
Entre histoire personnelle et fiction
L’anecdote de la jeune femme hautaine croisée dans la rue est issue d’une scène réelle : c’est de l’auteur lui-même qu’il s’agit dans ce texte très personnel. L’idée d’écrire un personnage à sa juste mesure caressait déjà Patric Saucier, mais le texte du Boxeur, sorti comme un « coup de poing », est apparu en seulement un mois d’écriture au printemps 2006. Dans son vécu de « gros », Patric Saucier a prêté des évènements qui lui étaient propres à Québec, rapprochant ainsi son personnage de lui. « Entre gros on se comprend », ironise l’auteur. Néanmoins Patric Saucier refuse de tomber dans une psychanalyse pathétique, et si certains éléments les relient, le personnage n’est pas l’auteur, et la prison et la boxe sont ce qui permet d’établir la distance.
Une libération
« Un arbre pousse dans mes poumons, j’ai des racines dans les veines, des araignées dans le ventre, des fourmis dans les jambes et la dernière chose qui sort de ma gorge c’est le rire d’un petit gars qui cherchait juste à s’envoler ». Si la boxe, dans la furie des coups, offre au corps un exutoire, le lieu de la prison devient paradoxalement le lieu d’une libération de la parole, dans la fureur des mots. Victime de son physique qui lui vaut moquerie et exclusions, dans le huit clos de la prison Québec raconte les blessures de son enfance et sa souffrance actuelle. C’est là ce qui le rend touchant : ce sentiment d’exclusion tout le monde l’a vécu, pour une raison ou pour une autre, et tout monde peut de cette manière se reconnaître dans le boxeur.
Tous les autres personnages sont issus de la mémoire de Québec, c’est donc Patric Saucier qui les incarne tous. Exercice périlleux mais qui ne présente pas moins un avantage : le rôle permet à l’acteur-auteur d’imposer son propre rythme aux scènes et de jauger la part d’intimité et de distance qu’il est juste d’établir dans ce drame en dix rounds et un chaos.
Chloé Goudenhooft
Rencontre EN ÉCHO – mardi 2 juin à l’issue de la représentation
Kateb Yacine (1929-1989), “poète comme un boxeur”, évocation de son oeuvre 20 ans après sa mort.
Le Boxeur
Mise en scène et interprétation de Patrick Saucier/ Assistance à la mise en scène Anne-Marie Jean.
Scénographie Vanessa Cadrin/ Eclairages Philippe Séguy
Assistance à la scénographie Anne Prolongeau et Philippe Séguy
Musiques Jean-Marc Saumier, Claude Bernatchez, Andrée Bilodeau et Martin Bélanger, Stéphane Caron, Yves Dubois, Isabelle Fortier, Mathieu Girard, Fabrice Tremblay et Limoges Hôtel.
Du 26 mai au 6 juin 2009
Du mardi au vendredi à 20h, samedi à 16h.
Prix des places 16€/12€.
01 40 03 93 95
Le Tarmac
Parce de la Vilette
75019 Paris
www.letarmac.fr
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